La grande histoire

Abethia et les peuples souterrains

Chapitre 6

Dans le chapitre précédent, Lanna, Declan et Marnordir se retrouvèrent à l’entrée d’Abethia, le pays des peuples souterrains. Je reprends la plume pour vous conter la suite de notre Grande Histoire.

— Où croyez-vous aller, tous les deux ? demanda froidement Kallan Marnordir.
— Laisse nous passer, sorcier! s’écria Lanna.
— Seriez-vous devenus fous? s’énerva Marnordir. Qu’est-ce qui t’a pris de t’enfuir ainsi? Et toi, qu’est-ce qui t’a pris de la suivre? Tous les gardes de ta mère, Lanna, sont à votre recherche!
— Je vais…
— Toi! cria Marnordir à Declan en interrompant Lanna. Tu as réussi à la pister, dans l’eau, son élément, et tu l’as trouvé et qu’est-ce que tu fais? Tu te jettes avec elle dans la gueule du loup! Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi?
— Eh bien… commença Declan.
— Je n’ai pas terminé! Vous pensez peut-être que je n’ai pas compris ce que vous vous apprêtez à faire? Vous voulez rejoindre la capitale de Sayosia par Abethia. Que croyez-vous pouvoir faire à Kel-Nazir tout seuls? Il ne s’agit pas cette fois d’une petite mission pour l’Alliance! Il s’agit de la capitale de l’Empire, surprotégée par des soldats à la recherche de traîtres tels que vous! Vous n’irez pas, je vous l’interdis!
— Pour qui te prends-tu, Marnordir? Tu n’as aucun droit sur nous! Si Declan veut t’obéir, c’est son choix, mais moi je vais venger mon frère!
— Tu ne peux rien faire contre ces monstres, petite fille! Nous, nous avons la magie, mais l’empereur, lui, est bien plus dangereux, il a atteint le Seuil Noir, la limite du mal le plus profond et le plus néfaste. Pourquoi crois-tu que je ne me sois pas débarrassé de ce fou de Maximilien avant! Il n’a plus d’âme. Comment tuer quelqu’un qui n’existe plus vraiment?
— Raison de plus! S’il a atteint le Seuil de je ne sais quoi, il faut se débarrasser de lui! Il tue des enfants simplement pour t’attraper, par tous les dragons! Qui sait ce qu’il est capable de faire d’autre! Pourquoi j’attendrais? Dans cinq jours, il va recommencer à tuer, il n’y a pas de temps à perdre!


Le pays des peuples souterrains

En entrant dans Abethia, ils avaient quitté l’eau et Lanna n’était plus à son avantage. Les deux hommes finirent par la rattraper. Alors que tous trois recommençaient à se disputer, une petite voix aiguë les interrompit:

— Vous entrez en territoire d’Abethia, veuillez vous annoncer à la reine!
Une lueur apparut au bout du tunnel où ils se tenaient. Intrigués, ils avancèrent jusqu’à la lumière et là, ils découvrirent un crapaud géant en armure qui cachait une porte. Le crapaud était aussi grand que Declan. Il tenait une torche dans une main et une hache dans l’autre.
— Vous entrez en territoire d’Abethia, veuillez vous annoncer à la reine! répéta-t-il de sa voix haut perchée.
— Et c’est toi la reine? demanda Declan avec hargne.
— Avec plaisir, s’empressa de répondre Marnordir au crapaud, menez-nous jusqu’à Sa Majesté. Et veuillez excuser ce jeune insolent, il n’est pas méchant dans le fond, n’est-ce pas Declan?
— Insolent? demanda Declan de plus mauvaise humeur encore.
— Chut! Tu vas nous attirer des ennuis! dit Marnordir à voix basse. Nous sommes obligés de nous présenter à la reine, maintenant, et c’est elle, et elle seule, qui décidera par où nous sortirons d’Abethia. Pour ce que j’en sais, elle pourrait nous escorter à des milliers de lieues d’ici sans que l’on ne voie une porte de sortie! Nous sommes forcés de suivre le protocole, la reine est prompte à punir les mauvaises manières et nous n’aurons jamais le temps de sortir avant la fin de l’ultimatum de Maximilien si nous nous fâchons avec le royaume d’Abethia. à cause de toi, Lanna, nous n'avons d'autre choix que de sortir du côté de Kel-Nazir, nous n’avons plus le temps d’aller où que ce soit d’autre depuis ces tunnels sans fin! Mais ne rêve pas! Je ne te laisserai rien faire d’inconsidéré. J’espère que vous êtes contents, tous les deux!
— Tous les deux ? Mais c’est elle qui s’est ruée dans ce tunnel! s’indigna Declan.
Le crapaud avait ouvert la porte et s’était enfoui dans un autre tunnel.
— Chut! répéta Marnordir. Allons-y, il ne faut surtout pas le perdre, sinon nous risquons d’errer dans ces souterrains pour l’éternité, peu de gens peuvent sortir de ces galeries. C’est pour cela qu’il y a plein de squelettes dans les coins, beaucoup ont péri en tentant de trouver la sortie.
Lanna et Declan regardèrent par terre d’un air dégoûté.
— C’est donc cela ce bruit sous nos pas, dit Lanna.
— Par tous les dragons! s’indigna Declan. Un autre DursTor! Pourquoi allons-nous toujours dans ce genre d’endroit?
— Chuuut!


Un crapaud géant de la garde royale

Marnordir emprunta le même chemin que le crapaud. Lanna et Declan le suivirent.
— Pourquoi est-ce qu’on ne t’entend plus, princesse?
— Je réfléchis.
— Oh, non!
— Quoi?
— Non! s’énerva Declan. Tu ne vas pas encore te faire la malle ! Tu as entendu le vieux, on va se perdre dans ces galeries si on ne suit pas le bon chemin et en l’occurrence, le bon chemin, tu ne le connais pas!
— J’ai un bon sens de l’orientation, même sous terre, j’ai une chance ! affirma Lanna.
— N’y pense même pas ! Je te dénoncerai au vieux et tu as vu avec quelle facilité il nous a retrouvé ! Il te pourchassera et je serai là pour le regarder de botter le train!
— Nous verrons bien ! Maintenant avance, nous devons les suivre.

Ils rattrapèrent Marnordir et marchèrent en silence derrière le crapaud géant. Ils parcoururent plusieurs tunnels pendant ce qui leur sembla des heures. Declan entama assez rapidement une conversation stérile, qu’il alimenta seul, dans l’espoir d’empêcher Lanna de trop se concentrer sur un plan d’évasion.

— Que t’arrive-t-il, à la fin ? s’énerva Marnordir. Tu n’as jamais autant jacassé pour ne rien dire ! Crache le morceau, que se passe-t-il?
— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles...
— La salle du trône ! cria soudain le crapaud de sa voix aiguë en s’arrêtant brusquement devant une grande porte ouvragée.
Les trois autres s’immobilisèrent.
— D’où est sortie cette porte ? Chuchota Lanna à qui voulait lui répondre.

Le crapaud ouvrit ladite porte en annonçant:
— Des visiteurs pour Sa Majesté la reine Circa d’Abethia!
Derrière lui, Lanna, Declan et Marnordir découvrirent une grande salle au fond de laquelle Circa, reine des abeilles d’Abethia, se divertissait en jetant des champignons pourris sur une bande de troubadours. Elle se redressa à peine sur son trône en apercevant les trois visiteurs. — Qui vient troubler mon ennui? Approchez!
Nos trois protagonistes entrèrent dans la salle et allèrent s’agenouiller devant Circa.
— Kallan! Est-ce bien toi? Sois le bienvenu dans mon royaume, cher ami! s’exclama la reine alors que Marnordir se levait pour déposer un baiser sur sa main.
— Comme je suis heureuse de te revoir! Que viens-tu faire dans ma ruche? Et qui sont tes amis?


Circa, reine des abeilles d’Abethia

Les troubadours qui avaient cessé de jouer regardaient les nouveaux venus avec des yeux emplis de curiosité et d’excitation. “ Enfin de nouvelles têtes dans le pays souterrain!”, pensaient-ils. La reine s’en aperçut et les congédia.
— Bzzz, bzzz! Partez!
Les troubadours sortirent à contre-coeur, mais une fois dehors, la porte s’entrebâilla et une douzaine d’yeux apparut dans l’ouverture.

— Nous allons organiser un banquet pour toi et tes amis, mon cher Kallan! Tu me donneras des nouvelles de la surface et moi je te raconterai une bonne histoire!

Chacun fut bientôt assis devant une montagne de victuailles. Ils se régalèrent dans les rires et la bonne humeur, excepté Lanna qui demeura pensive et qui toucha à peine à la nourriture. Quand ils furent repus et prêts à s’endormir, la reine prit la parole.
— Kallan, tu n’es pas sans ignorer qu’il y a des règles dans mon royaume et que même si j’ai beaucoup d’estime pour toi, tu dois les respecter.
— Nous ne sommes pas venus pour semer le trouble, je te le promets, nous souhaitons seulement rejoindre Kel-Nazir. Nous nous plierons aux règles du royaume d’Abethia, sois en sûre! — Bien! Puisque nous sommes d’accord, je vais te dire ce qu’il vous faut faire pour rejoindre la capitale de l’Empire. La tradition, ici, veut que les visiteurs relèvent un défi avant de s’en aller.
Marnordir se renfrogna et Declan s’en aperçut.
— Voilà le défi que je vous lance : je vais vous raconter l’histoire de la création d’Abethia et, quand j’aurai terminé, vous devrez me dire si cette histoire est vraie ou fausse. Marnordir blêmit.
— Qu’y a-t-il ? chuchota Declan. C’est assez facile, pour une fois?
— Rien n’est jamais facile, répondit Marnordir.
— Qu’en dites-vous ? poursuivit la reine Circa. Vous avez une chance sur deux de réussir. Mon histoire est-elle vraie ou fausse?
— Ainsi soit-il ! répondit Marnordir, lugubre.
— Tu as toujours été un homme intelligent, Kallan. Maintenant, écoutez-moi attentivement tous les trois!
Et après un éclat de rire, la reine commença à leur raconter une histoire:
— Il était une fois, neuf frères et soeurs, nés le même jour, à la même heure. Chacun reçut un don unique à la naissance qui le distinguait des autres. Ils étaient si spéciaux que les Âges elles-mêmes se penchèrent sur leur berceaux. Ainsi touchés par la grâce, il y avait l’abeille à qui les Âges offrirent la couleur jaune comme symbole de ses dons extraordinaires, la coccinelle à qui il fut attribué le rouge, la libellule le bleu, la mante religieuse le vert, le papillon le rose, le scarabée le violet, la chenille le orange, la mouche le noir et, enfin, l’araignée à qui il fut offert le blanc. En grandissant, les Neuf, choyés par les Âges, s’élevèrent comme de petites étoiles dans les cieux et partagèrent avec le monde leurs merveilleux pouvoirs. Ils grandirent ainsi, veillant et bienveillants. Jusqu’au jour où le roi, leur père, mourut. Alors, des conseils se réunirent et des délégations furent envoyées pour désigner le successeur du roi. Aucun des Neuf ne voulait régner sans ses frères et soeurs. Les Âges avaient décidé qu’ils seraient neuf, ils étaient nés en même temps et personne ne gouvernerait tout seul. Malheureusement, les traditionalistes se révoltèrent et crièrent au sacrilège en exigeant qu’un seul gouverne et non les neuf. Le plus virulent des détracteurs, le Duc Daphnis Nerii, mena une campagne agressive auprès du peuple contre les Neuf et leur union indéfectible qui était, selon lui, un affront aux traditions de leur culture. Le Duc Daphnis Nerii avait pour motivation la perversion et l’égoïsme et nourrissait l’espoir secret de régner sur le beau royaume sous les cieux. Cependant, rien n’y fit, les Neuf ne changeaient pas d’avis. Puis, un jour, il eut une idée. Il tenta de corrompre chacun des frères et soeurs et finit par trouver la proie idéale. Les Neuf n’étaient pas tous faibles, mais l’une d’entre eux, l’abeille, avait un goût prononcé pour les complots et le pouvoir et tomba dans les filets du Duc Daphnis Nerii. Celui-ci lui offrit du miel et des trésors et réussit à la convaincre de se débarrasser de ses frères et soeurs. De cette manière, au bout de quelques temps, l’un des Neuf mourut. Puis bientôt un autre. Puis encore un autre. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux enfants sur les neuf en vie: l’abeille et le papillon. Le duel fut violent et sanglant.


Les Neuf

La reine s’interrompit et reprit son souffle de manière théâtrale avant de poursuivre, le regard fiévreux:
— Je vous laisse deviner qui a gagné sa place sur le trône... C’était le bon temps, mais tout a une fin! Comble de l’ironie, le Duc jeta un sortilège à l’abeille en l’envoyant sous terre avec la vermine pour la punir de son ignoble comportement! Ensuite, il s’empara du pays sous les cieux et l’abeille, dans le monde souterrain, fut oubliée des royaumes du dessus. Cette dernière travailla dur pour créer sa ruche et réussit à obtenir son beau royaume. Ce ne fut pas tous les jours facile, beaucoup dénoncèrent les meurtres de l’abeille, mais celle-ci contint les fureurs d’une poigne de fer et parvint malgré tout à bâtir un magnifique pays sous la terre. Après tout, il n’y avait que le décor qui changeait…
La reine Circa prit une grande inspiration et poursuivit:
— Ainsi se termine mon histoire. Est-ce, oui on non, ainsi que fut créé le royaume d’Abethia? à vous de me le dire! Mais sachez que si votre réponse est incorrecte, vous sortirez d’ici par la porte de mon choix qui peut se trouver très loin de votre destination… Si vous sortez! Mordreide va vous accompagner jusqu’au petit salon jaune où vous pourrez délibérer.
La reine se pencha et cria:
— Mordreide!
Un crapaud géant, mais plus petit que le premier, se rua sur les invités de la reine qui se levèrent en silence et le suivirent jusqu’au fameux salon jaune. Dès qu’ils furent seuls, Marnordir prit la parole d’un air grave.
— Nous sommes dans le pétrin!
— Pourquoi? demanda Declan. Nous connaissons la réponse. Cette histoire est connue de tous, nous savons qu’elle est exacte. Je crois même que le Duc vit encore.
— Non! s’exclama Marnordir.
— Qu’est-ce qui te prend?
— Nous ne pouvons pas donner notre réponse…
— Pourquoi cela ? Bien sûr que nous le pouvons, tout le monde sait ce qui s’est passé. Il existe même une comptine racontant l’histoire de la méchante abeille. Je crois que cela donne quelque chose comme: “gare à toi, bzzz, bzzz, quand vient la nuit, bzzz, bzzz, car l’abeille guette, bzzz, bzzz, pour prendre ta vie...”
— Arrête de chanter! l’interrompit Marnordir. Nous ne pouvons pas répondre à la reine, car si nous donnons la mauvaise réponse nous sortirons d’Abethia très loin d’ici et le temps de rejoindre Kel-Nazir, la semaine de Maximilien sera passée et il tuera à nouveau. Et si nous donnons la bonne réponse, la reine Circa nous pendra haut et court! Si l’histoire de la création d’Abethia est de notoriété publique, il est aussi de notoriété publique que quiconque accuse la reine de fratricide en son royaume se rend coupable de haute trahison et est exécuté! N’as-tu pas entendu son couplet sur la poigne de fer?
— Hum! Bon, alors que fait-on? demanda Declan. Lanna, as-tu une idée?
Lanna ne répondit pas.
— Lanna?
Les deux hommes se retournèrent, Lanna avait disparu.
— Par tous les Dragons! s’écria Declan. Elle a encore filé.


Abethia

Ils sortirent en toute hâte du salon jaune et virent Lanna qui entrait dans la salle du trône. Ils coururent après elle, mais quand ils entrèrent dans la salle, elle se tenait déjà devant la reine.
— Votre Majesté, dit Lanna, nous sommes prêts à vous répondre.
Declan et Marnordir se précipitèrent à ses côtés.
— Que fais-tu? chuchota Marnordir à Lanna.
Lanna poursuivit sans faire attention à lui.
— Cette histoire sur la création d’Abethia est vraie et la fameuse abeille, c’est vous.
La reine sourit.
— Nous savons aussi que c’est un piège, continua Lanna, et que nous ne pouvons pas vous accuser, mais je pense que vous ne nous avez pas raconté cette histoire sans raison. Alors, voici le marché que je vous propose: laissez-nous sortir à Kel-Nazir sur-le-champ et en échange, nous vous livrerons le Duc Daphnis Nerii en chair et en os.
— Tu es folle, depuis quand faisons-nous ce genre de choses? chuchota Declan.
— Qu’est-ce qui me dit que vous n’allez pas vous volatiliser une fois dehors? demanda la reine, sceptique.
— Je ferai un pacte de sang avec vous.
— Non! hurla Marnordir.
Sans attendre, Lanna dégaina un petit couteau qu’elle portait à la ceinture et s’entailla la paume. Elle s’avança devant la reine en lui tendant une main sanguinolente.
— C’est peut-être la chance de votre vie de vous venger...
D’abord abasourdie par le comportement téméraire de Lanna, la reine ne tarda pas à être séduite par cette idée.
— Marché conclu! dit-elle.

La reine s’entailla la main à son tour et saisit celle de Lanna. Au contact de leurs paumes, leur sang se figea et une petite poussière rouge enveloppa leur poignée de main avant de disparaître. Toutes les deux satisfaites, elles se sourirent et se lâchèrent la main. Leurs paumes ne portaient plus aucune marque et le sang s’était évaporé. La magie du pacte de sang avait guéri leurs chairs.


Le Duc Daphnis Nerii

La reine rappela son sous-fifre.
— Mordreide! Conduis nos invités jusqu’à la sortie sud de Kel-Nazir.
Puis elle se leva et se tourna vers Marnordir.
— Ce fut un plaisir de te retrouver, Kallan! On se reverra quand vous me livrerez ce scélérat de Duc!
Et sans une parole pour les autres, elle s’en alla.

Declan n’avait pas encore pris la mesure de ce qui s’était passé et regardait Lanna qui s’était mise en marche derrière Mordreide. Marnordir lui donna un coup de coude. — Allons-y.
Ils suivirent Lanna et Mordreide. Une fois dans les interminables tunnels d’Abethia, Marnordir laissa éclater sa colère.
— Comment as-tu pu faire cela ? Sais-tu ce qu’implique un pacte de sang?
— Bien sûr que je le sais, je ne suis plus une enfant!
— Eh bien cela ne se voit pas! On aurait pu s’attendre à ce genre de comportement suicidaire de la part de Declan, mais pas de la tienne!
— Hey! s’exclama Declan, vexé.
— Oh, ne joue pas l’offensé! Tu sais aussi bien que moi que c’est la vérité.
— Hum! dit Declan qui ne trouva rien à répondre.

Lanna continua à avancer sans écouter leurs commentaires. Elle était déterminée et rien n’était trop cher payé pour venger la mort de son petit frère.

Après de longues heures de marche, tous trois sortirent d’Abethia comme ils y étaient entrés : par un trou béant percé à même la terre de Moonga…


Une des portes d’Abethia percée dans la terre de Moonga